Partager
Temps de lecture
4 minutes
L’un des plus importants centres d’innovation en agrosciences et en agritechnologies au Canada verra le jour à L’Assomption, dans la région de Lanaudière. Grâce à un investissement de 41,7 M$ du gouvernement du Québec, les nouvelles installations, chapeautées par l’organisme Zone Agtech, faciliteront la transition du secteur agricole vers une industrie propre et pertinente pour l’avenir.
Une zone unique pour l’innovation agricole
Lancé au début de 2020, l’organisme Zone Agtech est un écosystème d’innovation de 15 kilomètres carrés situé sur le territoire de la MRC de L’Assomption. Sa mission est de rassembler, de propulser et de faire rayonner les entreprises qui développent des technologies et solutions innovantes à la base de l’agriculture de demain. «On offre différents leviers aux entreprises technologiques afin qu’elles puissent se développer plus rapidement et qu’elles aient des avantages compétitifs uniques : du financement, des programmes d’accélération, des équipes de recherche, un réseau d’affaires, un accès aux marchés et, bientôt, avec la construction du complexe, des infrastructures et des équipements spécialisés», se réjouit Marilou Cyr, directrice générale de Zone Agtech.
Tout sous un même toit
Le centre d’innovation en agrosciences et en agritechnologies est une première au Québec. Il permettra à Zone Agtech de pousser encore plus loin sa mission et de se positionner à l’international. Les entreprises et les centres de recherche privés et publics du Québec auront accès, sous un même toit, à des ateliers technologiques, des bras robotisés, des chambres de croissance, des laboratoires humides (équipés d’eau, d’eau distillée, d’une hotte chimique, d’un bioréacteur), des drones, des logiciels de dessin 3D, un complexe de serres à la fine pointe de la technologie ainsi que des salles de conférence et de formation. Sur place, on pourra tester et valider des technologies agricoles et des bioproduits végétaux dans un environnement contrôlé. Des membres de Zone Agtech ont déjà démontré leur intérêt. Grâce au maillage et à la collaboration, les développeurs technologiques pourront comprendre les besoins des producteurs agricoles, et ces derniers auront accès à ce qui se développe au Québec.
«Des start-ups pourront s’y installer pendant quelques années afin de bénéficier de nos leviers. On souhaite éventuellement que le centre soit un incubateur et un accélérateur d’entreprises», souligne Marilou Cyr. Une rotation de bénéficiaires favorisera une accessibilité au plus grand nombre et, du même coup, contribuera à l’implantation de nouveaux joueurs dans la zone industrielle et agricole de la MRC de L’Assomption.
Le Carrefour industriel et expérimental de Lanaudière (CIEL), spécialisé en recherche appliquée en agriculture, occupera une partie du bâtiment. Depuis 25 ans, le CIEL se spécialise dans les productions végétales, avec des travaux visant notamment les essais de variétés, la fertilisation et l’agriculture biologique.
Répondre aux défis majeurs du secteur agricole
Zone Agtech a d’abord été lancé pour favoriser l’adaptation du secteur agricole aux changements climatiques et à la pénurie de main-d’œuvre. Avec la pandémie, les questions autour de l’autonomie alimentaire se sont ajoutées. «Le contexte nécessite une amélioration des pratiques et un changement dans les manières de faire», affirme sa directrice générale. Le nouveau centre d’innovation s’inscrit dans cette volonté.
L’innovation technologique permet une agriculture de précision, un accroissement de la productivité et la mise en place de pratiques plus propres et respectueuses de l’environnement. «On voit déjà un appétit, chez certains agriculteurs, pour les capteurs permettant de mesurer les taux d’humidité dans le sol et de comprendre la matière organique», note Marilou Cyr. Dans le difficile secteur serricole, on s’intéresse beaucoup à l’éclairage artificiel, à l’efficacité énergétique et à l’automatisation du tri et de l’emballage. «Non seulement la main-d’œuvre est l’un des postes les plus coûteux, mais elle se fait très rare», poursuit Mme Cyr. Dans le secteur maraîcher, on cherche à améliorer les conditions d’entreposage pour accroître la durée de vie des fruits et légumes sans additifs.
Un coup de pouce attendu
La transition du secteur agricole est coûteuse, mais nécessaire, avance Marilou Cyr. L’investissement du gouvernement du Québec était attendu. «De nombreux enjeux de productivité toucheront le secteur agricole futur, d’autant plus que la croissance démographique est importante. Si on veut que nos enfants et petits-enfants mangent tout en étant respectueux de la planète, c’est un geste qu’il fallait poser depuis longtemps. On est bien heureux que ce soit enfin fait.»