Service alimentaire
Une opportunité pour les institutions de manger local
Avec le sujet de l’autonomie alimentaire sur toutes les lèvres au Québec, l’approvisionnement local et le caractère responsable des aliments deviennent des enjeux fondamentaux en matière de distribution alimentaire. Aujourd’hui, le secteur HRI n’échappe pas à cette tendance, et se doit même le reflet d’une volonté gouvernementale de mettre de l’avant ses produits et son savoir-faire.
Les enjeux de l’approvisionnement local
Si l’autonomie alimentaire débute avec la production et la transformation d’aliments locaux, elle n’existe pas sans distribution. Véritables vitrines pour les consommateurs, les détaillants fixent les tendances de marché et jouent un rôle essentiel dans la promotion des produits fabriqués ou transformés localement. Mais pour faire la lumière sur les enjeux climatiques de l’alimentation locale et l’intérêt économique de l’autonomie alimentaire, le secteur HRI, et notamment institutionnel, reste un porte-parole plus que légitime à l’introduction d’une consommation plus durable au Québec.
À cet égard, l’initiative « les institutions mangent local » lancée par Aliments du Québec et Équiterre propose de mettre le Québec dans les assiettes des institutions, notamment celles liées à la jeunesse pour développer les habitudes du choix du local chez les jeunes. Cependant, s’approvisionner localement peut s’avérer un défi quand nombre de distributeurs alimentaires se situent à l’échelle nationale ou même internationale : « Les institutions mangent local représente une opportunité de montrer l’importance de privilégier les produits d’ici, toutefois l’initiative fait également émerger la nécessité d’un approvisionnement local en continu et à plus long terme » commente André Michaud, président chez Agro Québec.
Cette initiative découle directement de la stratégie nationale d’achat d’aliments québécois, qui a pour objectif de doter l’ensemble des institutions publiques du Québec d’une cible d’achat d’aliments québécois d’ici 2025, et 2023 pour 85 % des établissements des réseaux de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la santé et des services sociaux.
Entre cette stratégie d’achat d’aliments québécois et les évolutions législatives, les institutions québécoises disposent de paramètres facilitant leur accès à des produits locaux. Selon la loi sur les contrats des organismes publics, il est possible d’exiger dans un document d’appel d’offres que le pays producteur du produit proposé soit clairement indiqué, et par conséquent d’accorder une valeur ajoutée aux produits canadiens pour un maximum de 10 % du coût, mais également de limiter l’appel d’offres à des entreprises canadiennes.
Colabor, distributeur alimentaire engagé pour la consommation locale
En tant que fournisseur alimentaire, Colabor s’inscrit directement dans cette démarche d’achat local du gouvernement, en œuvrant à ce que le secteur HRI du Québec ait accès à une offre variée de produits locaux : « L’approvisionnement local répond bien entendu aux exigences de durabilité du milieu agroalimentaire, en garantissant l’activité de nos producteurs et transformateurs et en réduisant les GES liés à l’importation, mais c’est également et tout simplement une manière de garantir la fraicheur de nos produits » explique Mathieu Dumulong, vice-président des ventes chez Colabor. Avec sa marque privée MENU, le distributeur alimentaire devrait bientôt atteindre plus de 80% de son offre produite ou transformée au Québec, et ainsi participer à transformer les habitudes alimentaires partout sur le territoire.
Convaincre le secteur institutionnel d’adopter une consommation locale dépend aussi d’une stratégie de visibilité importante complémentaire aux directives gouvernementales : « Que ce soit lors d’événements ou dans nos engagements associatifs, le rayonnement des aliments québécois est une thématique centrale de notre stratégie auprès du secteur institutionnel » développe Julie Roberge, directrice marketing et marques privées chez Colabor. Entant que commanditaire auprès du Bal des grands romantiques, d’événements du CTAQ ou comme fournisseur de denrées auprès d’organismes caritatifs, le distributeur s’adresse directement aux acteurs du secteur institutionnel pour valoriser la qualité des produits du Québec.
En plus de démontrer la qualité et la fraicheur de ses produits, commanditer des repas d’événements permet à Colabor de montrer la facilité d’accès des produits d’ici : « L’approvisionnement local signifie souvent qu’il faut une multitude de fournisseurs pour atteindre une variété de produits pertinente. En bâtissant notre entreprise autour du projet de favoriser et développer l’économie québécoise, nous avons pu développer des divisions et une marque privée qui conditionnent ou transforment leurs ingrédients ici-même au Québec, que ce soit pour nos poissons et fruits de mer Norref, nos viandes Lauzon ou nos aliments MENU. Dès lors, nos clients disposent d’une sélection variée de produits locaux à la même place » conclue Julie Roberge.
Si les directives gouvernementales et les initiatives telles que « les institutions mangent local » permettent d’encourager le secteur institutionnel à favoriser la consommation locale tout en sensibilisant les consommateurs à ses enjeux, l’approvisionnement des institutions sur le long terme reste une problématique importante à l’achat de produits du Québec. Adopter une distribution alimentaire québécoise s’inscrit dès lors comme une solution durable.
Sources : Agro Québec, Colabor, Gouvernement du Québec