Fermes urbaines : Un retour aux sources pour les villes du Québec
L’agriculture urbaine est une tendance en grande croissance au Québec, où les citoyens cherchent à se rapprocher de la terre et à consommer des aliments issus de chez eux. Des jardins communautaires aux toits verts, en passant par les fermes urbaines et les serres verticales, il existe aujourd’hui de nombreuses façons de produire frais, local, et en ville.
Le Québec, un terrain favorable aux fermes urbaines
Avec plus de 45 entreprises agricoles urbaines qui nourrissent chacune quelques 38 000 habitants, Montréal se distingue à l’international en matière d’agriculture urbaine et se positionne comme une avant-gardiste pour ce type de culture de plus en plus appréciée des consommateurs citadins. Une tendance qui s’étend au reste du Québec, puisque de nombreux centres urbains à travers la province connaissent une croissance du nombre de fermes urbaines.
Essentielles à la stratégie nationale d’achat d’aliments québécois, les fermes urbaines font l’objet de plusieurs initiatives gouvernementales et publiques pour favoriser leur implantation et leur développement : La ville de Montréal offre depuis 2014 un programme de soutien à l’agriculture urbaine, donnant accès aux agriculteurs urbains à des subventions pour aider à couvrir les coûts liés à l’installation et à l’exploitation de fermes et serres, et des organisations locales comme la Société de verdissement du Montréal métropolitain travaillent à promouvoir et à développer l’agriculture urbaine sous forme de jardins communautaires et de toits verts dans la région.
Le gouvernement investit également dans des projets d’agriculture urbaine pour encourager le développement de solutions technologiques durables. À ce titre, l’entreprise montréalaise Aquaverti recevait 500 000$ du Centre d’excellence en efficacité énergétique en 2022 pour soutenir la production et la commercialisation d’aliments en serres verticales intérieures, et favoriser la consommation de produits issus de circuits courts au Québec.
Par la nature de son climat, le Québec ne peut que favoriser la culture en serres pour répondre aux attentes gouvernementales en matière d’autonomie alimentaire. Si cette méthode de culture bénéficie des grands espaces en milieu ruraux pour se développer, le manque d’espace en milieu urbain représente un défi supplémentaire pour l’agriculture en serres locale : « Investir dans des projets d’agriculture urbaine permet aussi d’encourager les entreprises à innover pour relever les défis de la culture en milieu urbain. Serres verticales, solutions de gestion de l’eau, de la température et des éclairages, il s’agit avant tout d’un secteur extrêmement stimulant pour l’agtech et la technologie de pointe » explique Lara Gasoi, directrice stratégie chez Agro Québec ayant accompagné Aquaverti dans son développement.
Une démarche durable et moderne
Face aux enjeux climatiques, chaque industrie doit fournir les efforts nécessaires pour réduire ses émissions de carbone. N’échappant pas à cet impératif, l’agriculture urbaine réalise des prouesses techniques prometteuses, avec des avancées technologiques permettant de produire des aliments savoureux, à l’impact écologique moindre. « En s’établissant en ville, les fermes verticales exploitent tout le potentiel de la culture en serres, tout en se rapprochant au plus près des consommateurs. Économies d’eau, circuits courts et réduction l’empreinte carbone, l’agriculture verticale urbaine promet de nombreux avantages » précise Lara Gasoi.
L’objectif pour ces cultivateurs est de fournir aux consommateurs une sélection de produits frais, savoureux et nutritifs sans faire une croix sur leur empreinte carbone : « En plantant, récoltant et expédiant quotidiennement nos produits, nous proposons une formule efficace, qui permet à tous de savourer ce que le Québec a de meilleur à offrir. C’est un concept qui séduit les consommateurs à la recherche de produits locaux, et qui permet d’obtenir des produits frais avec une durée de vie prolongée grâce aux circuits cours. Au-delà de la saveur de nos produits se trouve un réel engagement climatique pour nos clients » développe Georges Aczam, PDG cofondateur d’Aquaverti.
Si la culture intérieure en serres verticales représente une véritable source d’avancées technologiques, l’agriculture urbaine extérieure représente quant à elle une opportunité de développement social et durable plus que pertinente pour les villes : Les jardins communautaires offrent un moyen abordable et accessible pour les citoyens de cultiver leur propre légumes, fruits et herbes, tout en offrant un espace de rencontre et de partage pour les membres d’une communauté, favorisant ainsi la cohésion sociale et la solidarité. Plusieurs études démontrent la capacité des toits verts à réduire les coûts de climatisation en été et de chauffage en hiver, tout en améliorant la qualité de l’air et en réduisant l’effet d’îlots de chaleur. En ce sens, des initiatives québécoises se montrent très prospères, comme les Fermes Lufa, qui détiennent le record de la plus grande surface de culture sur toit au monde.
Au-delà de produire des aliments frais et locaux, les fermes urbaines offrent également des avantages économiques, environnementaux et sociaux. En créant des espaces agricoles dans des zones urbaines, les villes renforcent leurs communautés locales, leur capacité d’emploi et leur sécurité alimentaire tout en promouvant un mode de vie plus sain et durable.
Sources : Agro Québec, Carrefour de recherche, d’expertise et de transfert en agriculture urbaine.