Résilience et durabilité, mots d’ordres pour l’agroalimentaire québécois en 2022
Malgré une crise sanitaire qui s’éternise et un contexte économique fragile, les acteurs de l’industrie agroalimentaire québécoise se montrent attentifs aux évolutions des marchés et font preuve d’une résilience notable. Entre capacité d’innovation, agtechs et personnalités inspirantes, Agro Québec revient sur cette année fondamentale au développement d’une industrie plus durable.
Des personnalités instigatrices de changement
Relève et entreprenariat
Nombreux sont celles et ceux qui participent activement à transformer l’industrie agroalimentaire québécoise. À cet égard, le lauréat du prix personnalité du monde alimentaire du CTAQ en 2022 Pierre Rivard, acteur majeur de la transformation alimentaire, est habité par la volonté de donner toute ses chances à la relève. Symbole d’entreprenariat, de persévérance et de réussite, il travaille aujourd’hui activement à transférer son savoir et son expérience aux futures générations à travers la fondation Initia. « C’est ce type de figure emblématique qui vient à l’esprit quand on parle de transition agroalimentaire. Les évolutions sont progressives, et il faut faire le pont entre l’industrie d’aujourd’hui et celle que l’on veut créer. C’est là le raisonnement qu’adopte Pierre Rivard » commente Lionel Levac, journaliste chez Agro Québec.
Autonomie alimentaire
Cette transition s’illustre aussi par la démarche d’autonomie alimentaire adoptée par le Québec. Important volet stratégique, elle est au cœur des discussions et des ambitions de l’industrie depuis la pandémie et les limites en approvisionnement qu’elle a fait émerger. À la tête d’Aliments du Québec, Isabelle Roy incarne la volonté de promouvoir les artisans québécois de l’organisation : « Promouvoir et faire rayonner les produits d’ici est l’une des thématiques principales que l’on a réellement vu émerger cette année. La résilience de notre industrie prend tout son sens dans l’autonomie alimentaire. Donner les moyens à nos producteurs, transformateurs et distributeurs de briller en proposant à nos consommateurs des produits d’ici dynamise notre économie tout en s’inscrivant dans des exigences écologiques devenues essentielles » développe Lionel Levac.
Automatisation et agtechs
Si l’autonomie alimentaire était sur toutes les lèvres en 2022, les problématiques économiques se font encore sentir pour l’agroalimentaire au Québec. Alors que les pénuries de main d’œuvre et autres enjeux agricoles se multiplient, les agtechs s’inscrivent comme une solution durable en tout point : allégement des conditions de travail, transition écologique et même impact financier. En tant que directrice générale, Marilou Cyr a su comprendre et saisir cet enjeu pour mener la Zone Agtech vers un avenir prometteur : « Nous travaillons activement à rassembler, propulser et faire rayonner les technologies innovantes agricoles du Québec et accélérer leur transfert vers le marché » expliquait Marilou Cyr dans le cadre du Grand Colloque Agtech du Québec. Le financement est un point essentiel pour que ce transfert ait justement lieu : montrer aux décideurs de l’industrie que les agtechs répondent non seulement à leurs besoins, mais sont également des technologies disponibles et accessibles grâce à de nombreux programmes et accompagnements. En déconstruisant les idées reçues autour du coût des technologies, la Zone Agtech lève peu à peu les freins à leur adoption. Cette année encore, la directrice générale de la Zone Agtech représente un atout considérable dans la transition technologique de l’industrie agroalimentaire au Québec.
Le Québec, terrain d’innovation
Des entreprises innovantes
En 2022, les entreprises agroalimentaires québécoises ont eu l’opportunité de briller à l’international, que ce soit dans l’exportation ou dans la reconnaissance de leurs capacités d’innovation. En effet, avec la reprise des activités présentielles, les différents salons et événements ont été le théâtre de la réussite québécoise, avec des entreprises telles que Signé Caméline qui se sont vues nommées pour de prestigieux prix d’innovation. « Les nominations de Signé Caméline au SIAL Paris, ainsi qu’au SIRH Lyon plus récemment, montrent que l’agroalimentaire québécois a de l’avenir. Comprendre les besoins et attentes des consommateurs tout en s’adaptant aux réalités environnementales pousse les entreprises à l’innovation ; les entreprises d’ici sont compétitives au Québec et dans le reste du monde » rappelle Lionel Levac.
Cette capacité d’innovation s’illustre tant à travers des produits nouveaux et originaux que dans des technologies de pointe et des méthodes agricoles étudiées ici même au Québec. La situation climatique unique du Canada encourage la recherche et le développement à de réelles prouesses qui placent le Québec sur le devant de la scène mondiale, en matière de serriculture notamment. Les investissements records cette année d’entreprises spécialisées en culture en serre témoignent de l’engouement autour de projets basés sur des circuits courts, offrants des produits frais et savoureux aux consommateurs du Québec et des régions environnantes. Toujours dans une dimension locale, le développement de fermes verticales permet aux cultures urbaines de gagner du terrain dans les villes. C’est notamment la démarche proposée par Aquaverti, qui propose aux montréalais des salades voisines de leurs consommateurs.
Des possibilités de financement et de développement
Un potentiel de développement technologique qui intéresse aussi les financeurs agricoles et les banques, qui souhaitent dynamiser les entreprises du territoire et leur compétitivité. Le Grand Colloque Agtech du Québec l’a montré, nombreux sont les programmes et aides qui accompagnent les acteurs de l’industrie dans leur transition technologique : « Les entreprises agroalimentaires et les producteurs agricoles ne doivent pas hésiter à faire leur transformation numérique, car c’est bien plus accessible qu’ils ne le pensent. », soulignait Hugues Foltz, Vice-président exécutif de Vooban lors de l’événement. Par ailleurs, de nombreuses entreprises dédiées au développement de solutions technologiques portent de plus en plus leur attention vers l’industrie agroalimentaire, à l’image de Systemex Automation qui propose un volet agroalimentaire à ses services depuis début 2022. Une offre de services qui devrait donc s’avérer d’autant plus stimulante pour l’industrie dans les années à venir.
Source : Agro Québec