District Lupel
L’immobilier au service de jeunes pousses en agroalimentaire
Un nouveau pôle agroalimentaire se déploie à grande vitesse à Trois-Rivières. Niché dans un bâtiment historique emblématique, District Lupel rassemblera sous un même toit des dizaines d’intervenants en agroalimentaire et compte devenir un modèle local pour favoriser l’autonomie alimentaire. Les premiers locataires sont déjà installés. Groupe Inspire, Innovation et Développement économique Trois-Rivières et Cintech agroalimentaire sont à l’origine de cet écosystème agroalimentaire innovant.
Sortir du moule
Président du Groupe Inspire et administrateur de District Lupel, Sébastien Gariépy réalise des projets immobiliers depuis près de 20 ans. Quand il a visité l’ancienne papetière Cascades Lupel, il a tout de suite été charmé. « J’ai tout de suite ressenti la richesse du vécu du site historique en bordure du fleuve Saint-Laurent, avec son immense bâtiment au caractère riche », raconte-t-il. « L’usine était en décrépitude, abandonnée depuis deux ans. C’était un défi que j’avais envie de relever. »
Le promoteur a contacté Innovation et Développement économique Trois-Rivières pour s’enquérir des besoins commerciaux et industriels sur le territoire. Des infrastructures pour abriter des entreprises agroalimentaires sont vite apparues comme la voie à suivre. « J’étais emballé, et je voulais m’entourer des bons joueurs et ainsi en apprendre sur le domaine! » souligne M. Gariépy, qui s’est associé à Cintech agroalimentaire pour bénéficier de sa judicieuse expertise. « Il y a peu de joueurs dans l’immobilier qui sont ouverts aux nouvelles idées de ce type, note-t-il. Je suis rendu là dans ma carrière : j’ai envie de faire une différence et d’avoir un impact sur la communauté. » À l’issue d’un remue-méninges audacieux, l’idée de District Lupel est née.
Mission : aider et rassembler
Fondé en 2022, District Lupel a l’ambition de devenir le plus gros pôle agroalimentaire au Canada, selon M. Gariépy. Le projet, innovant et structurant, devrait être complété d’ici quatre ans. « Notre rapidité d’exécution est exemplaire, dit-il. On veut prouver que des espaces mutualisés dynamiques peuvent apporter des solutions concrètes et rapides aux enjeux d’autonomie alimentaire. »
L’objectif est d’offrir, sous un même toit, des espaces adaptés à la production et à la transformation alimentaire, du soutien à la croissance d’entreprise et un accès privilégié à des technologies et procédés émergents. Une mise en marché commune de produits locaux permettra de faciliter la distribution en circuit court. À terme, une trentaine de petites et moyennes entreprises agroalimentaires seront locataires du complexe. Une rhumerie, un torréfacteur, une cuisine alimentaire et une entreprise de sauces spécialisées sont déjà installés.
Afin de réduire les coûts du loyer et des opérations, les locataires ont accès à des espaces communs (bureaux, salles de conférence et toilettes). Des espaces d’entreposage, de logistique et une vitrine technologique sont en cours de conception pour appuyer les producteurs et transformateurs. « Aussi, il y a de gros enjeux d’emballage au Québec. On a réservé des équipements que les entreprises pourront utiliser à la hauteur de leurs besoins, sans qu’elles aient à en porter le poids financier », explique M. Gariépy.
Développement durable, engagement communautaire et autonomie alimentaire
« Nous souhaitons être exemplaires en matière de développement durable, insiste Sébastien Gariépy. On décarbone à plus de 80 % le bâtiment. On réutilise et recycle beaucoup de matériaux de construction, ce qui nous permet d’offrir des loyers abordables. »
District Lupel souhaite également favoriser l’utilisation d’énergie propre, réduire ses émissions de GES, déployer un mur solaire, élaborer des opérations en économie circulaire et mettre en place un système de compostage commun.
D’ici peu, le complexe accueillera un organisme communautaire en sécurité alimentaire. Sur l’immense terrain, District Lupel prévoie y installer des jardins qui seront également mis à la disposition de l’organisme communautaire. « C’est très important pour nous de s’implanter dans la communauté. On veut s’attaquer à l’insécurité alimentaire puisque c’est un enjeu important à Trois-Rivières, et encore davantage dans le quartier. »
Une fois que les diverses phases seront achevées, un volet d’éducation et de sensibilisation s’ajouteront au projet.
District Lupel aura un impact significatif sur l’autonomie alimentaire du Québec, visent Sébastien Gariépy et ses partenaires. Ils rêvent d’en faire la démonstration au gouvernement et de voir leur modèle hors de l’ordinaire être reproduit ailleurs. « L’amalgame en un seul et même endroit de pôles de développement, technologie, logistique et agrotouristisme est un vecteur de succès », conclut-il.