Le bio, porte d’entrée vers l’alimentation durable
Réduction de l’empreinte carbone, diminution des risques sanitaires et préservation de la biodiversité, le bio devient une nouvelle norme d’alimentation à laquelle les consommateurs se plient de moins en moins difficilement. Avec le Québec comme chef de file de l’agriculture biologique au pays, les entreprises agroalimentaires québécoises se placent comme des acteurs majeurs de cette industrie.
Le Québec comme incubateur du bio
Dans une démarche de consommation écoresponsable et durable, la province a d’abord encouragé la production locale avant que l’agriculture biologique ne devienne un objectif phare de sa production agricole. À l’heure actuelle, ce sont 4% des fermes québécoises, 2700 producteurs et 100 000 hectares de cultures qui sont certifiés biologiques. Un mouvement initié il a quelques décennies par des entreprises pionnières, parmi lesquelles la Fromagerie L’Ancêtre, qui fête 30 ans de bio en 2022. Depuis 1992, L’Ancêtre met en pratique des moyens de production respectueux de l’environnement et de la biodiversité. « En choisissant une méthode durable, la fromagerie a pu développer un modèle d’affaires qui répond à la fois aux besoins de l’écosystème dans lequel elle évolue, mais aussi aux attentes des consommateurs, plus soucieux de l’impact de leur alimentation sur l’environnement et sur leur santé » explique André Michaud, président d’Agro Québec. « La récompense de son fromage en grain au SIAL Canada montre que c’est un modèle d’agriculture non seulement viable, mais fructueux. » poursuit-il. Alors que 64% des Québécois disent consommer régulièrement des produits biologiques, il s’agit d’un critère de consommation qui vient peu à peu réguler le marché agroalimentaire global.
Le bio, un catalyseur de l’innovation
À l’ère de l’automatisation des processus et du développement de la robotisation, l’agriculture biologique est au centre de l’innovation technologique. En plus de pallier le manque de main d’œuvre dans l’industrie agricole, les biotechnologies s’inscrivent durablement comme une solution aux dégâts écologiques et sanitaires engendrés par l’utilisation de pesticides : Optique, intelligence artificielle et traitement de données sont en passe de remplacer les herbicides et autres engrais chimiques. Par la nature de son climat, le Québec se place comme un précurseur de l’innovation en biotechnologies, notamment en serriculture, qui représente près de 30% de la production bio de la province. Aujourd’hui, ces avancées technologiques se retrouvent enfin dans les champs. À Sherbrooke, Desherbex travaille au développement d’une machine désherbante intelligente, capable de distinguer une mauvaise herbe d’un légume racine et l’arracher. Au sein de la Zone Agtech, les entreprises qui œuvrent en biotechnologies sont proactives dans la recherche de solutions pour développer l’agriculture biologique et permettre de conforter la position du Québec comme chef de fil, ouvrant la voie aux exportations. Au cœur de la recherche et du développement, le bio représente un terrain d’opportunités unique : « Les besoins en autonomie alimentaire combiné aux exigences canadiennes en matière de bio ont permis aux entreprises québécoises de mettre à profit leurs ressources vers des solutions innovantes, que ce soit au pays ou à l’internationale. Chez Agro Québec, nous avons à cœur de faire rayonner ces modèles de l’industrie pour inspirer au changement et dynamiser l’agriculture biologique. » ajoute André Michaud.
Une agriculture biologique prometteuse
L’essor du bio au Québec et la compétitivité des entreprises qui l’appliquent sont rendus possible grâce à de nombreux facteurs. D’une part, les aides gouvernementales telles que l’appui pour la conversion à l’agriculture biologique du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, ou le programme d’automatisation de la transformation alimentaire viennent en aide aux entreprises pour les encourager à sauter le pas vers le bio. D’autre part, la formation des futurs acteurs du monde agroalimentaire se fait en ce sens : « Aujourd’hui, l’ITAQ joue un rôle indéniable dans la transition du Québec vers une production, et de ce fait, une consommation plus durable. Pour assurer la mise en place du plan d’agriculture durable 2020-30 du gouvernement québécois, l’institut s’engage à proposer des formations tournées vers la transition agroécologique. » développe André Michaud. Le Cégep de Victoriaville et son institut national d’agriculture biologique est un exemple tout aussi parlant. Enfin, les normes biologiques qui régissent la production agricole, notamment l’interdiction des pesticides de synthèse, sont également un paramètre de l’avènement du bio.
Plus qu’une tendance, l’alimentation bio est une source de développement économique et d’innovation au Québec, mais également une façon pour les entreprises du secteur agroalimentaire de se choisir des valeurs tournées vers l’avenir. C’est avec grand plaisir qu’Agro Québec accompagne les acteurs de l’industrie vers un positionnement plus durable.
Source : Agro Québec, Fromagerie L’Ancêtre, Ici Radio Canada, Zone Agtech